Snorre Kirk coverAlors que beaucoup de représentant(e)s de la nouvelle génération de jazzmen/women se battent pour toujours plus d'originalité, jusqu'à répéter à l'infini une musique sans intérêt, Snorre Kirk a préférer faire le choix du swing à l'ancienne. Celui enraciné dans les années 1940/50.

Pour se convaincre de cette démarche parfaitement anachronique dans un monde de clones, il suffit d'écouter "Going Up" (Stunt Records).

Ce qui est remarquable dans cet album c'est que l'intégralité des compositions originales du batteur/leader norvégien, installé au Danemark, répond à des critères qui appartiennent aux canons d'un jazz classique et swing oublié voire ignoré de nos jours. Sans pastiche cependant mais avec authenticité et, sans doute, un brin de nostalgie.

Ainsi, avec de merveilleux acolytes comme les saxophonistes-ténors Stephen Riley (Etats-Unis, ex-Wynton Marsalis, Harry Connick ou Norah Jones), au jeu suave et enchanteur, et Jan Harbeck, irrésistible disciple de Ben Webster - augmentés d'une rythmique comprenant le fidèle Magnus Hjorth (piano) et Anders Fjeldsted (contrebasse) - il convoque pêle-mêle les esprits de Lester Young, Ben Webster, Coleman Hawkins, Paul Gonsalves et autres légendes d'un jazz intemporel et immuable.

Sans déclencher de légendaires "bataille de saxophones" du passé, bien au contraire, tout étant dans la complémentarité du souffle, du phrasé et du respect pour la mélodie.

Quand le bonheur à l'état pur est dans le jazz impérissable !