John Mayall © Cristina ArrigoniJohn Mayall © Cristina ArrigoniQu'il soit américain ou "So British", le blues conserve toute sa fraîcheur et sa vitalité.

John Mayall peut être considéré comme un des "pères" du blues britannique - le précurseur et pionnier étant Alexis Korner (1928 - 1984) - et surtout comme un "parrain" tant sa formation emblématique des années 1960, les Bluesbreakers a vu passer nombre de stars du British rock : Eric "Slow Hand" Clapton, Mick Taylor (futur Rolling Stones), Jack Bruce (ex-Cream), Mick Fleetwood (fondateur de Fleetwood Mac) ou encore Larry Taylor (ex-Canned Heat et futur Mothers of Invention de Frank Zappa). A 81 ans, le claviériste/guitariste/harmoniciste et compositeur, inspiré à ses débuts par Sonny Terry, Sonny Boy Williamson (son maître à l'harmonica), Muddy Waters ou encore Otis Rush et Freddie King, n'a rien perdu de sa vitalité, de sa créativité, de sa spontanéité et de son originalité dans une musique qui répond pourtant à des critères stricts tout en permettant une grande liberté. Son nouvel album, "Find A Way To Care" (Forty Below Records/Proper Music Distribution/Harmonia Mundi), co-produit avec Eric Corne, est un retour aux sources, avec des titres originaux fortement ancrés dans la tradition, agrémentés d'une belle reprise de Muddy Waters et d'un clin d'œil à Percy Mayfield et Hubert Sumlin. Il sera sur scène à l'Olympia de Paris le 4 octobre et le 11 à Roubaix (dans le cadre du Tourcoing Jazz festival).

Grâce à deux tubes planétaires, "On The Road Again" et "Going Up The Country" à la fin des années 1960, et malgré les disparitions tragiques (overdose) de deux de ses membres fondateurs - Bob "The Bear" Hite (en 1981) et Alan "Blind Owl" Wilson (en 1970), puis du guitariste Henry Vestine, en 1997 à Paris - Canned Heat est resté une des formations de blues-rock et de blues-boogie californien les plus emblématiques. Une place que le groupe, créé en 1965, continu d'occuper grâce à la présence de l'iconique batteur et gardien de la flamme, Adolfo "Fito" De La Parra. Une flamme intacte et toujours allumée malgré les ans que l'on peut retrouver dans "Songs From The Road" (Ruf Records), un CD/DVD qui rassemble tous les succès du groupe autour de nouveaux musiciens qui font encore et toujours revivre la légende.

Les légendes et mythes du blues rural avaient été réunies dans les années 1960 au sein d'une tournée baptisée "American Folk Blues Festival", dont les premiers concerts donnés en France, à l'Olympia à Paris en octobre 1962 et produits notamment par Daniel Filipacchi et Frank Ténot, viennent de voir le jour dans la collection "Live in Paris" (Frémeaux & Associés, coffret 3 CD). Une occasion unique, et jusque-là inédite, de redécouvrir un blues authentique mais jubilatoire interprété par des maîtres du genre qui se nommaient Memphis Slim (le pianiste alors installé à Paris), John Lee Hooker, Willie Dixon, le tandem Sonny Terry/Brownie McGhee, T-Bone Walker ou encore la chanteuse Helen Humes. Le blues à l'état pur.

Didier PENNEQUIN