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ACohenAvishai Cohen©Marie-Evelyne ColonnaL’identité et la création font la réputation d’un festival. Deux ADN qui se retrouvent dans la 10è édition du Monte-Carlo Jazz Festival, personnifiés par le contrebassiste israélien Avishai Cohen qui, ce jeudi, a ouvert le premier week-end du festival, à la tête de son Trio et avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. 

La rencontre entre le jazz et les éléments de la musique classique, à savoir notamment les cordes et les vents, ne date pas d’hier. L’un des premiers jazzmen moderne à avoir tenté cette expérience fut Charlie Parker « With Strings » (1949). Grâce à l’esprit d’ouverture et de curiosité de Jean-René Palaccio, directeur artistique de la manifestation et de la Monte-Carlo SBM (Société des Bains de Mer), le contrebassiste a pu concrétiser une nouvelle fois une vieille idée : croiser ses racines multiples avec celles d’un grand orchestre classique.
D’un côté, le trio acoustique d'Avishai CohenNitai Hershkovits (piano) et Eden Ladin (batterie), de l’autre l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, placé sous la direction de Bastien Stil, pour revisiter ce qui compose depuis plusieurs années maintenant, l’univers musical et vocal très personnel et familial du leader à savoir la culture arabo-andalouse, méditerranéenne et d’Europe centrale de ses ancêtres, et le jazz. La présence d’une grande formation classique donne à cette musique déjà très métissée une certaine amplitude, parfois avec un côté un peu pompeux, mais qui séduit très fortement le public monégasque de l’Opéra Garnier. Une standing ovation saluera le travail collectif et les qualités de soliste, de virtuose et d’évocateur d’un grand monsieur de la contrebasse.

Thomas Enhco ou la solitude du pianiste de fond
La valeur n’attend pas le nombre des années, selon le dicton. Une maxime reprise par le pianiste français Thomas Enhco, qui se produisait en solo en ouverture de la soirée. A 27 ans, le jeune homme issu d’une famille de musiciens classiques est un étonnant technicien, un virtuose talentueux mais qui, par moment, manque sincèrement d’un supplément d’âme et de tripes. Deux ingrédients très basiques au jazz. Seule son interprétation « à la Monk » du standard des frères Gershwin, « It Ain’t Necessarily So », tiré de « Porgy and Bess », sauve sa prestation, seul face à son piano, d’un certain ennui.

A suivre...
Le festival se poursuivra ce vendredi soir avec de jeunes pousses et espoirs de la musique de demain, parmi lesquels le trio anglais originaire de Manchester, GoGo Penguin, et la chanteuse belge Selah Sue. 
Avant la soirée de samedi qui s’annonce explosive et hyper funky avec le groupe « The Funk Apostles » de Cory Henry (claviers) et le bassiste Marcus Miller, pour une rencontre avec des musiciens gnawas.